Le fiasco total... Chapitre 3: c'est pas le pied
Publié le 2 Mars 2009
...Je tourne au coin du couloir des acsenseurs pour me diriger vers la sortie, toujours avec Bébinou dans les bras et le sac à langer sur le dos, quand je tombe nez à nez avec...Mister ex !
Il semble complètement largué, fatigué, et (aie !) énervé. Je lis sur son visage la surprise de me voir débarquer et prendre bb en pleine nuit (il est déjà 00h30).
"-Tu fais quoi là ?
-Je prends Bébinou et je l'amène aux urgences. Tes parents m'ont appelé complètement paniqués sans savoir comment le calmer. Il chouinait et n'arrivait pas à s'endormir."
Il me prend bb des bras et commence à se diriger vers la sortie.
"-Heu tu fais quoi là ?
-Ben je viens avec toi !
-Heu...écoute, il n'est pas indispensable que tu m'accompagnes.
Demi-tour direct, il se jette sur moi et commence à s'énerver.
-Vas-y Caro, commence pas putain ! Je viens et c'est tout !
-Ca sert à rien, ils vont très certainement le garder pour la nuit puisque ca semble si grave.
Il se retourne et recommence à s'avancer vers la sortie de l'immeuble.
-Je m'en fous je resterais avec lui.
-Mais c'est plus un nourrisson ils te laisseront pas rester. Et j'ai pas envie de te ramener jusqu'ici après !
Il s'arrete, puis repart.
-Non je m'en fous je viens!
-C'est pas une bonne idée: je ne suis pas venue seule et ce n'est pas ma voiture (voilà ça c'est dit !)
Il s'arrete net. On dirait qu'il commence à renoncer, apparemment le dernier argument est plutot convaincant. Il me fait face et se rapproche, le ton menaçant et regard agressif.
-Putain Caro je te jure que tu vas payer pour tout ce que tu m'as fais ce soir. Toi, ta famille, tes amis, vous allez tous payer pour tout ! T'as pas le droit de faire ça, t'as pas le droit de venir et de me l'enever !
-(tout doucement, histoire de la calmer) Ca va, je ne te l'enlève pas, je l'ammène juste aux urgences, exactement comme tu m'a demandé de le faire demain matin, sauf que je suis là et qu'apparemment c'est urgent. Je te promet que je te le ramène dès qu'il ira mieux et qu'il aura vu un médécin. Fais moi confiance, demain il revient.
Il me tend mon fils et je vois les larmes lui monter méchamment aux yeux, j'insiste:
-demain Edo, demain je reviens et tu l'auras comme promis jusqu'à lundi."
Il lance un regard désespéré à son fils, renifle un bon coup de manière très théatrale et fais demi-tour.
Moi je ne demande pas mon reste et file vers la sortie. En sortant j'entends que Mister ex a donné un grand coup de poing dans je ne sais quel mur (ça me rappelle de droles de souvenirs) J'accélère le pas, monte dans la voiture de Jéjé, et avec bb sur les genoux je lui demande de rouler. Au moins jusqu'au bout de la rue afin que mister ex ne nous voit pas s'il decidait de me suivre. Jéjé s'éxécute et lance sa petite Punto sur la route. Quelques centaines de mètres plus loin, on s'arrete et on installe Bébinou dans son siège auto. Je commence seulement à respirer normalement, la peur et le stresse m'ayant fais oublier comment m'y prendre.
Jéjé toujours aussi calme et détendu me demande de lui raconter toute la scène. Il halucine sur le comportement totalement bizaroide et décalé de mister ex. On se remet en chemin dirction la France et les urgences de Pontarlier. Devant le comique ridicule de la situation, j'ai bien envie de continuer l'aventure toute seule. J'en ai marre d'imposer tous ces tracas à Jéjé. Je tente un vague "tu veux bien me déposer chez moi, que je prenne ma voiture pour y aller et que je te laisse tranquille?". Lui me répond que ça ne le dérange pas. J'essaie d'insister mais il me rappelle qu'il va falloir remettre le siège auto dans ma voiture, qu'il est tard, qu'il fait froid etc... Bref j'abandonne vite la partie. Inconsciemment (enfin pas tant que ça) trop contente qu'il ne me lâche pas.
1h30 du matin, nous voilà devant la porte des urgences de Pontarlier. Un urgentiste nous ouvre et après quelques questions administratives, nous installe en salle de consultation où nous attendons un médécin. Bébinou est toujours aussi zen, il est juste un peu crevé (en même temps vu l'heure c'est un peu normal !).
Le medecin arrive, très gentil, nous pose des questions puis ausculte l'orteil de bb. Il ne trouve pas cela aussi grave que ça. Selon lui c'est plus un panari qu'un ongle incarné, donc à priori pas besoin d'opération. Je suis soulagée. Bébinou devra avoir 3 pansements propres par jour et sera sous antibio pendant 7 jours, il s'en tire plutot bien le coco.
2h nous sortons et j'appelle mister ex pour le tenir informé. J'ai à peine le temps de finir de lui parler de Bébinou et de lui dire que je lui ramène le samedi matin qu'il m'aggresse de nouveau:
"-Avec qui tu étais tout à l'heure?
-Ca ne te regarde pas.
-Vas-y fais pas chier, t'étais avec qui? (en criant de plus en plus fort)
-Je ne te dirais rien , n'insiste pas.
-Putain Caroline, écoute moi bien...
-Qu'est ce qu'il y a? Tu me menaces encore (d'un ton blasé) ?
-Non c'est pas une menace, c'est une promesse: je vais te briser, je vais tous vous briser, toi, ta famille, tes amis !
-Mais arrete un peu...
-Non je te jure je vais tous vous briser, tu vas payer pour tout ce que tu m'a fais (là il devient hystérique et se met à hurler)
-Mais vas-y tu vas briser que dalle mon gars (je perd patience)
Il m'insulte maintenant, je finis par raccrocher puis je coupe mon portable. J'ai eu mon compte d'insultes et de menaces pour la soirée.
On arrive chez moi il est déjà 2h30, j'essaie de coucher Bébinou mais il est un peu trop exité. Je lui donne alors un bon bib de lait et de céréales qu'il englouti en 5 min. Puis repu, je le met dans son lit où il s'endort comme un bienheureux, à peine plus perturbé que ça par tous les évènements de la soirée.
Moi je suis rassurée, il va bien et n'a rien de bien méchannt, ouf.
Enfin on s'écroule dans le lit avec Jéjé. On discute un peu malgré la fatigue conjuguée de l'heure tardive et des kilomètres parcourus. On halucine ensemble sur le comportement suréaliste de mister ex. Je ne comprend toujours pas pourquoi Jéjé n'a pas déguerpi, il est assez loin de l'image négative et pleine de lacheté que je me faisais des hommes ! On finit nous aussi par sombrer dans les bras de morphée, crevé et écoeuré par cette soirée qui s'annonçait si géniale...
La suite demain (oui je sais ça vous saoule, mais c'est moi qui décide de raconter l'histoirte comme je l'entends! na!)